Photo : Portrait de Noémie, par Marie-Alix Détrie
Le 07/05/2021, 🖊 et 📸 : Marie-Alix Détrie
J’arrive en Afrique en 2018 : je change de continent, de pays, de job, je quitte mon mari. Page blanche. Sauf que j’ai la même dépendance affective, celle qui m’a toujours suivie. Et je rencontre à une soirée ce mec : beau gosse, sympa, qui me dévore des yeux.
En 5 minutes c’est plié. Je lui dis que je cherche quelque chose de sérieux. Il me dit qu’il est célibataire. On couche ensemble. Ce n’est pas si bien, mais c’est chouette de faire l’amour. Je reste la nuit, il me fait un café le matin. Je me dis, “cool, une potentielle histoire”. On se fréquente.
En témoignant, j’expulse cette histoire. Une fois pour toutes.

Quelques semaines plus tard, je vais voir ma famille en France. Là où on vit, il peut passer une semaine sans me donner de nouvelles. Là, il m’écrit matin, midi, et soir, veut savoir où je suis et ce que j’ai mangé à midi. Je finis par lui dire “je préfère qu’on arrête là.” Il continue, me fait envoyer, chez mon père, des culottes sexy. Je comprends qu’un truc cloche, mais je suis tellement en quête d’amour que je me dis “C’est mignon, il pense à moi”.
À mon retour, on se met ensemble. Ça devient plan-plan très vite : il regarde la TV, je vais me coucher, il me rejoint plus tard, on baise, on dort. Au bout de 4 mois il me dit qu’il ne va pas tomber amoureux, et qu’on en reste là. Là, je lui cours après. On se remet ensemble. Tous les quatre mois, il me fera le coup.
Autre red flag : quand je le questionne sur son ex, à qui il écrit tout le temps, il me reproche d’être toujours mariée – alors que j’étais en plein divorce. Quand il ne veut pas me voir, il me dit qu’il a une migraine – plus tard, je comprends que la “migraine”, c’est quand il chope d’autres meufs. Malgré les signaux, je suis anesthésiée avec lui et dans l’impossibilité complète de rompre.
Début 2020, le jour de mon anniversaire, on organise une fête. À un moment, je vois sur son téléphone un message de son « ex » : “Je t’aime ️”. Je lui demande des explications, et lui me dit : “T’es une grosse pute. Depuis le début, t’es avec ton ex mari.” Et là… Je me suis excusée. Pour moi, c’est le moment crucial : celui où il me dit “t’es une pute”, et où je réponds “tu as raison”. Les gens sont partis. On a dormi ensemble.
Quand ton pied touche le fond, tu peux donner une impulsion. Et remonter à la surface.
Mais quand ton pied touche le fond, tu peux donner une impulsion. Remonter à la surface et te rendre compte que tu étais sous l’eau. Le lendemain, mon entourage parle : il me trompe depuis le début. Grâce à un rebond de respect de moi-même, je le quitte, pour de vrai cette fois.
Pendant deux mois, il a tout essayé. J’ai accepté de lui parler, un soir. Là, il me montre les messages qu’il envoie à ses amis, dans lesquels il écrit que je suis la femme de sa vie. J’ai dit : “Donne moi ton téléphone alors, je veux tout lire.” Il refuse d’abord, mais cède finalement. Je découvre tout : les messages dans lesquels il me traite de pute, les 50 conversations avec d’autres meufs, des nudes de son ex, etc. Je l’appelle, me présentant comme sa copine. Elle me dit, “Je ne comprends pas. Je suis avec lui depuis cinq ans.” Il me regarde faire. C’est la chute finale.
Le dégoût. Je lui dis : “Tu dégages. Je ne veux plus jamais avoir affaire à toi.” Je suis partie. Il m’a appelée tous les jours, pendant un mois, avec des numéros différents. Il a été jusqu’à prétendre avoir eu une crise cardiaque, alors que c’était faux. La veille de son départ du pays, il m’envoie une photo d’une culotte à moi : “Je te la rends quand tu viens me rejoindre.” Je l’ai bloqué partout. Il est parti le lendemain, ça s’est fini comme ça. Ce qui est drôle, c’est que cette histoire commence par des culottes… Et se termine par une culotte.
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