Mon pronom est « iel »

une personne sur une moto

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En ce mois des fiertés, une newsletter un peu particulière : le coming-out non-binaire de Malix, cofondateur·ice de Culot. Si tu n’es pas très à l’aise avec les notions de “genre” et de “sexe biologique”, commence par la fin de la newsletter, on t’a mis un lexique 🙂

Mon pronom est « iel »

On n’a pas pour habitude de partager des choses aussi personnelles ici. Mais il nous semble que pour des raisons de clarté et de transparence entre vous et nous, cette fois, c’est important. Et puis il semblerait que l’intime soit décidément politique. Alors voilà : il y a quelques mois j’ai sauté le pas du pronom « iel » et rejoint les 14% des 18-44 ans qui se disent non-binaires. Dans ces lignes, mon coming-out public, ainsi que les quelques ressources qui m’ont aidé·e à y voir plus clair.

Par Marie-Alix Détrie, le 18.06.2022 

Vous avez peut-être remarqué que depuis quelques semaines, des points médians se greffent dans nos stories quand on parle de nous ? La raison, c’est que je suis non-binaire.

Pour le phraser autrement, il me semble que je ne crois plus au genre. Entendons-nous bien, j’y crois quand je regarde à l’extérieur. Le sexisme ambiant, les inégalités, le harcèlement de rue, les violences liées au genre… J’y crois aussi quand des personnes me disent qu’elles sont hommes, ou femmes, peu importe le genre qui leur a été assigné à la naissance. Mais quand je regarde en moi, j’arrive à un point où je ne vois plus de raison de compartimenter. Plus de sens dans le fait de « classer » le « féminin » et le « masculin » qui m’habitent. Plus que deux étagères différentes, je vois un spectre de nuances, dans lequel je peux naviguer sereinement.

 

Un pull trop petit

Pourquoi se dire que cela serait féminin et ceci masculin ? Que j’aurais une « base féminine » à laquelle j’ajouterais tout un tas de « caractéristiques masculines » ? Il n’y a pas l’aventure, la moto et les pantalons larges d’un côté ; le cœur d’artichaut, Shakira et le syndrome de l’imposture de l’autre. Pour le coup, ces deux « côtés » ont toujours pris beaucoup de place en moi. Au lycée déjà, on m’invitait à des week-ends « entre mecs ». Ma mère m’a déjà dit, en rigolant, « je pensais avoir deux garçons et une fille, en fait j’ai trois garçons ! ». Quand je vais à la poste ou au resto, il arrive qu’on me lâche un « monsieur ».

Ces moments m’ont toujours fait plaisir, d’une certaine manière. Il me semble que ce qui me fait plaisir, ça n’est pas d’être, en soi, perçu·e comme un « monsieur » plus que comme une « madame ». Mais de me dire que mon sentiment profond de manque de sens pour ces notions de féminin/masculin a parlé assez fort pour traverser mon enveloppe corporelle et atterrir dans la rétine de l’autre. Elle l’a traversée suffisamment puissamment pour que la personne en face se dise, « Mince, c’est quoi l’étiquette qui convient, là ? ».

Si tu te poses des questions sur la non-binarité, je te partage ici des ressources qui m’ont aidé·e à comprendre un peu mieux ce dont il s’agissait :

Sur ma liste à venir :

  • « Stone butch blues », Leslie Feinberg, ed. Hysteriques & Associees, 2019 (traduction d’un livre de 1993)
  • Tout ce que vous avez envie de m’envoyer sur la question 😘
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